Cimetière Communal

Cimetière Communal

De l’ancien enclos trévial à la création de la paroisse
L’ancien enclos composé de l’ancienne église, du cimetière, de la croix et de l’ossuaire qui existe toujours était située au Nord du Bourg (Vieux Bourg), à l’endroit où l’on voit encore un ossuaire réaménagé.

Description de l’ancienne église
Les parties les plus vieilles de l’ancien édifice pouvaient remonter à la fin du XVème siècle. Le chœur était plus récent, en témoignait l’existence de fenêtres ogivales, garnies de meneaux flamboyants. L’intérieur était fort bas. Deux rangées de piliers, qui formaient des arcades gothiques du XVIème siècle, séparaient la nef des bas-côtés. La maîtresse-vitre remontait à 1575. Près de la porte latérale sud, il y avait un enfeu ogival (= une niche funéraire) décoré de trois figurines d’anges tenant des écussons mutilés et surmonté d’une fenêtre à deux panneaux et un tympan à trois lobes, cela devait être la sépulture d’une personne noble. Cette église était entourée d’un cimetière surélevé dans sa partie Est.

L’évolution du culte dans cette église
A l’origine, cette église n’était qu’une succursale ou église trèviale, car Mespaul et Ste-Catherine étaient des trèves de la paroisse de Plouvorn. L’église paroissiale était donc au Bourg de Plouvorn : on y célébrait tous les baptêmes, mariages et sépultures. Le 1er octobre 1782, les habitants de Mespaul s’adressèrent à l’évêque de Léon pour demander, en faveur du prêtre de la trève, l’autorisation de baptiser, de bénir les mariages et de faire les enterrements à Mespaul même. La requête fut transmise à l’abbé Péron, recteur de Plouvorn, qui n’accorda que les enterrements.

Des enterrements se faisaient également dans l’enclos de la chapelle de Ste-Catherine.

A la Révolution, Mespaul – avec Ste Catherine qui lui était rattaché - devint une commune indépendante, M. Gougouil, prêtre réfractaire, procéda à des baptêmes. La succursale devint une église paroissiale.

L’abandon et de la démolition de l’ancienne église
Lors de la consécration de la nouvelle église en 1901, M. Salaün de Kertanguy, le maire, déclara :
« Tout enfant, j’entendais déjà mon père former des projets de reconstruction de la vieille église. Un demi-siècle plus tard, la vieille église était toujours là, plus délabrée, plus croulante encore sous les assauts renouvelés de cinquante hivers ! »

D’après un rapport du 29 octobre 1895, de M. Guerranic, architecte qui a élaboré les plans de la nouvelle église : « L’aspect de l’ancienne église est triste, misérable. Les couvertures et les charpentes sont ruinées, affaissées ; les murs sont lézardés, poussés au dehors. Tout récemment on a dû reprendre le bas du pignon du croisillon méridional, qui s’était effondré ; mais cette consolidation est insuffisante.
L’abside circulaire et la sacristie ne tiennent plus ; la voûte en voliges qui s’étend au-dessus du chœur s’affaisse à vue d’œil, ce qui indique que l’écartement des murs extérieurs s’opère d’une manière continue. Les arcades qui séparent la nef principale des collatéraux surplombent et ondulent dans tous les sens.
Le côté Nord n’est que peu ou point éclairé. Les bas-côtés ont à peine deux mètres de largeur, et autant de hauteur, ce qui rend les processions impossibles à l’intérieur.
Les fidèles ne disposent que d’une surface d’environ 180 mètres carrés ou 450 places, dont plusieurs ne sont pas fréquentables à cause de l’obscurité. »
Il a alors été décidé de construire une nouvelle église. L’ancienne église a été vendue à un entrepreneur qui l’a démolie pour bâtir une villa à Plestin.

Construction de la nouvelle église
Le 6 Novembre 1895, Ernest Le Guerrannic, architecte départemental, qui a également réalisé les plans de la nouvelle église de Plouénan, quelques années auparavant, rédige un rapport constatant le mauvais état de l’église paroissiale de l’époque, l’impossibilité de la réparer, la nécessité de l’abandonner et de la reconstruire au plus tôt. D’après les plans et devis dressés par l’architecte, la nouvelle église ne doit pas être bâtie à la place de l’ancienne, au vieux bourg, vue l’exiguïté du terrain qu’occupe celle-ci.

La préparation
Pour la construction, le conseil de fabrique (ou paroissial) doit solliciter les fonds de l’Etat, du département et du Ministre des cultes.
Le financement a été entièrement réalisé sans emprunts, grâce aux offrandes de 105 donateurs (dont les principaux : le Comte de Guébriant et Monsieur le Baron Elie de Kertanguy) et deux anonymes. Une vente de biens de la Fabrique et une somme accordée par le Ministre des Cultes ont complété les dons.

Le 28 janvier 1899, le cahier des charges, élaboré par l’architecte est vu et approuvé par le préfet du Finistère. Puis, après un appel d’offres, cinq entrepreneurs de travaux publics répondent et Alain Herry de Landivisiau se voit confier le marché.

La bénédiction et la consécration
L’édifice est béni le 2 décembre 1900. La consécration est célébrée le 6 novembre 1901, en présence de Monseigneur Dubillard, évêque.

Le journal « La Semaine religieuse du diocèse de Quimper et de Léon » du Vendredi 13 décembre 1901 relate la consécration de l’église dans ces termes :
« … Le mardi 5 novembre, vers 3 heures de l’après-midi, Monseigneur l’Evêque arrivait à Mespaul, précédé d’un cortège nombreux qui était allé à sa rencontre. Peu après, la procession s’organisa pour se rendre à l’église qui s’élève gracieuse, surmontée d’un élégant clocher, à l’extrémité du grand bois de Coatudavel, sur un terrain donné par M. le baron Salaün de Kertanguy. Après les prières prescrites par le Cérémonial pour la réception de l’Evêque, Sa Grandeur monta en chaire pour dire aux fidèles son bonheur de se trouver au milieu d’eux et remercier les bienfaiteurs de la paroisse, M. Le baron et Mme la baronne de Kertanguy, parrains et marraines des nouvelles cloches qui attendaient la bénédiction liturgique. M. le chanoine Le Goff, curé-archiprêtre de St-Pol-de-Léon, expliqua ensuite le sens des cérémonies qui allaient s’exécuter, puis Monseigneur, assisté de MM. les chanoines Corrigou, vicaire général, et Eveno, supérieur du Séminaire de Saint-Jacques, procéda au « baptême » des cloches et, pour terminer, donna la bénédiction du Très Saint-Sacrement.
A la sortie de l’église, un grand nombre de mères chrétiennes attendaient l’Evêque, réclamant sa bénédiction pour leurs enfants pendant que les parrains et marraines jetaient à pleines mains des dragées à la foule… Le lendemain matin, d’autres cérémonies religieuses se déroulèrent…
Le repas eut lieu dans une salle de l’école des Sœurs, fondée par la famille de Kertanguy dans sa propre demeure au milieu du grand bois, à 1500 mètres environ de l’église ( à Sainte-Anastase ) Le moment des toasts venu, M. Messager, recteur de Mespaul prit la parole, puis, ce fut au tour du maire, M. de Kertanguy d’intervenir ; il déclara :
N’ai-je pas à louer aussi le zèle de tous les habitants de cette paroisse qui ont, pendant plusieurs semaines, fait des charrois de pierres, de sable, exécutés des terrassements, élevé des murs, sans autre rémunération que celle qu’ils attendent du Bon Dieu […] ? »

La translation du cimetière
Le 1er Octobre 1899, fabriciens et clergé de Mespaul écrivent à M. le Maire, de Kertanguy, pour le déplacement du cimetière : «... Nous disons déjà à Mespaul : grâce à M. de Kertanguy, Jésus veille à l’école sur nos enfants. Nous ajoutons aujourd’hui : grâce à M. de Kertanguy, nous avons une demeure moins indigne de Jésus. Ah ! laissez-nous espérer que nous pourrons encore ajouter : grâce à M. de Kertanguy, nous reposerons après la mort auprès de la demeure de Jésus... ». A ce touchant appel, M. le Maire ne resta pas insensible. Il fit don d’un terrain pour le cimetière, et en paya tous les frais de clôture. Les murs d’enceints furent construits avec des pierres provenant de Coatudavel, appartenant à M. de Kertanguy. Ce furent les habitants qui prirent la charge du transfert des matériaux. Le nouveau cimetière, qui forme avec l’église une symétrie parfaite, fut bénit le 3 Février 1901, par M. Le Goff, curé-archiprêtre de Saint-Pol de Léon
Le 6 février 1900, le conseil municipal de Mespaul a voté la translation du cimetière dans un terrain donné gratuitement à la commune par M. Le Baron Salaün de Kertanguy d’une contenance de 22 ares et 50 centiares sur le chemin de Cléder à Penzé.
Considérant que l’ancien cimetière était notoirement insuffisant pour le service des inhumations et qu’il est impossible de se conformer aux prescriptions du décret du 23 prairial an XII, que par suite, cet état des choses peut présenter des graves inconvénients au point de vue de la salubrité publique et qu’il y a urgence procéder à sa translation.
L’ancien cimetière est devenu déjà beaucoup trop exigu ; les tombes sont si rapprochées qu’on ne peut en creuser une nouvelle sans atteindre les ossements ensevelis dans les tombes voisines.
La distance entre la nouvelle église et l’ancien cimetière n’aurait pas permis à bien des personnes de venir régulièrement prier pour leurs morts après les offices du dimanche, selon le pieux usage consacré dans le pays.
De plus l’ancien cimetière se trouvait à proximité (30 m à peine) et en contre haut d’une fontaine publique à laquelle plus de 15 maisons venaient puiser l’eau nécessaire à leurs besoins journaliers.

Considérant que le terrain dans lequel sera effectué cette translation est propre à recevoir des inhumations et que le conseil d’hygiène et de salubrité publique de l’arrondissement de Morlaix a émis un avis favorable à son acceptation à condition que la surface de ce terrain soit aménagé de manière que les eaux pluviales n’y puissent séjourner
Aucune observation ou réclamation ne s’est produite au cours de l’enquête de commodo et incommodo à laquelle il a été procédé.Les ressources destinées à pourvoir à la dépense sont assurés.
Concernant la clôture du nouveau cimetière, le Baron de Kertanguy précise qu’il met à la disposition de la commune pour la construction des murs, des pierres et du sable à prendre dans deux carrières voisines lui appartenant. Il écrit : « Mes braves paysans m’ont promis avec élan de faire tous les charrois. J’attendrai qu’ils aient accompli leur promesse et fait preuve de zèle, pour les en récompenser en leur annonçant que je paierai les maçons. »

A la suite d’un terrain déjà donné par le même donateur à la commune de Mespaul pour la construction d’une église le 16 avril 1898
Le don du terrain et l’aménagement par des travaux volontaires permettent des tarifs accessibles aux familles pour les concessions.
L’architecte Ernest Le Guerranic de Saint Brieuc, expertise le terrain du nouveau cimetière :
« C’est une terre labourable de bonne qualité ».
Certificat constatant le chiffre de la population et le nombre de décès = 1025 habitants – 126 décès entre 1895 et 1899.
3 types de concessions :
- Perpétuelles à l’entrée du cimetière
- Trentenaires
- temporaires

Le Calvaire du cimetière a probablement été déplacé de l’ancien cimetière (voir gravure). De chaque côté du Christ, la Sainte Vierge et saint Jean ; au revers, saint Jacques, saint Pol de Léon, saint Pierre.

On retrouve à l’entrée du cimetière les tombes de la famille Salaün de Kertanguy, des premiers prêtres qui ont officié dans la nouvelle église : Messager et Ségalen.


Pour en savoir plus
- Bulletin Diocésain d’Histoire et d’Archéologie, Quimper, janvier – avril 1934. Notice sur Mespaul par H. Pérennès.
- Mespaul : 1900-2000 de J.-L. Balcon et F. Simon
- Archives départementales du Finistère, fond Le Guennec : 34 J.
- Mespaul : 1900-2000, de J.-L. Balcon et F. Simon.
- « La Semaine religieuse du diocèse de Quimper et de Léon » du Vendredi 13 décembre 1901.
- Archives municipales et paroissiales de Mespaul.


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