Cimetière de Pontivy

Cimetière de Pontivy

La translation du cimetière

Au XVIIIe siècle, le cimetière de Pontivy n'était pas encore à son emplacement actuel. Il avait été aménagé, comme c'était la coutume à cette époque, autour de l'église paroissiale dans un enclos réduit en plein cœur de la ville. Cette situation n'était pas sans causer quelques problèmes. En 1788, la communauté de ville constata que le Cimetière était non seulement insuffisant mais que par sa situation même il pouvait "nuire à la salubrité de l'air et occasionner dans la ville différentes maladies". La commune de Pontivy se limitant à l'époque à l'enceinte de la ville, des démarches furent alors entreprises pour acheter un terrain à la paroisse de Noyal, mais celle-ci refusa, arguant que le terrain demandé nuisait à deux métairies. Pontivy dû conserver son enclos paroissial durant encore 15 ans.
En 1804, les choses évoluèrent enfin. La 1 mai, le préfet publia un arrêté dans lequel il fait état de la situation sanitaire inquiétante de la ville.
« Il résulte que le lieu où se font les inhumations situées au milieu de la ville, autour de l'église, où se rassemble journellement un grand nombre d'individus, est trop resserré et ne peut suffire dans cette circonstance au service de la commune ; que vue l'épidémie qui commence à s'y faire ressentir, il y aurait un danger imminent de continuer les inhumations dans un terrain aussi mal disposé et qu'il est urgent d'en interdire sur le champ l'usage »
Dès lors les inhumations furent interdites dans le cimetière. Elles durent se faire dans la « Lande de la pierre de la Houssaye ». L'arrêté prévoyait également que les tombes récentes et celles dont la terre avait été retournée seraient recouverte d'une nouvelle couche de terre et on y sèmerait des graines de plantes aromatiques.
Les paroissiens de Noyal étant toujours opposés à l'installation du cimetière sur leur territoire, l'article 5 de l'arrêté leur interdit de perturber les convois mortuaires et les cérémonies sous peine d'être poursuivis « comme perturbateurs du repos public ». Le transfert définitif du terrain eut lieu le 11 octobre suivant.
Le 12 juin 1804, un décret réformant le droit des sépultures venait confirmer la décision prise par le préfet du Morbihan en interdisant les sépultures dans l'enceinte des villes et des bourgs.
Dès lors les inhumations se feront donc dans le nouveau cimetière. La dernière personne a y être inhumée (le 18 décembre 1804) fut un dénommé Pierre Julien Fraval. Par un étrange coup du sort son épouse fut la première personne inhumée dans la lande de la Houssaye, seulement quatre jours après son mari.
Le cimetière de l'église Paroisse resta en place encore quelques années, on le trouve encore sur le plan cadastral de la ville en 1814, mais en 1846 il a complètement disparu. Le nouveau cimetière connu, quant a lui de nombreux agrandissements dans les années 1830, 1850, 1890, ou plus récemment avec l'aménagement du columbarium.


Le Menhir du cimetière

Le cimetière de Pontivy abrite encore aujourd'hui le monument le plus ancien de la commune, un imposant menhir en poudingue (conglomérat de caillons arrondis réunis par un ciment naturel). Datant du néolithique, ce bloc de pierre de 4m de haut sur 2m50 de largeur se trouvait au cœur de la lande lorsque la décision de déplacer le cimetière fut prise en 1804. L'imposant monument fut alors intégré au mur de clôture de la nouvelle nécropole municipale.
De 1868 aux années 1990, ce menhir sera "christianisé", une croix trônant à son sommet. Elle était l’œuvre de l'ébéniste Pierre-Henri Fornas qui la tailla dans le but d'orner la tête du tombeau familial. Le pied s'étant brisé en tombant, il préféra installer la croix au sommet du menhir.


Une tentative de mesure du mégalithe

En 1805, des officiers de l'armée de Napoléon, stationnés au camp de Tramesse, près de la Houssaye, se passionnèrent pour ce mégalithe. Ils tentèrent d'en évaluer le poids et le volume. Le bloc fut entièrement recouvert d'argile de manière à lui donner l'aspect d'un solide à faces planes dont le volume, déduction faite de l'argile, permettrait de déterminer celui de la pierre. On en détacha ensuite un fragment qui fut pesé et mesuré pour évaluation la densité de la pierre. Ces opérations terminées, les résultats fut gravés sur une plaque qui fut enfouie profondément sous le menhir. Le double de cette inscription n'ayant pas été conservé, nous ne connaissons ni son texte, ni les résultats de ce cubage artisanal.

La légende du menhir de la Houssaye

Une légende locale parle également de ce menhir. Elle affirme qu'il cacherait un trésor. Chaque nuit de Noël, le menhir se rendrait à la fontaine de la Houssaye afin de s'y désaltérer. C'est alors que l'on peut tenter de récupérer le trésor. Mais il y a peu de temps pour cela. Le Menhir s'ébranle au premier coup de de minuit et revient prendre sa place au douzième. Malheur à l'intrus qui s'y laisserait surprendre, il serait enseveli sous la pierre.

La tombe de la famille Oliveiro

Au pied du menhir se trouve aujourd'hui une tombe importante, celle de la famille Oliveiro.


La naissance du carré militaire

Depuis longtemps déjà le cimetière de Pontivy disposait d'espaces destinés à abriter les tombes des militaires de la garnison décédés au cours de leur service. Les tombes de militaires de la garnison décédés à Pontivy étaient alors réunies plus ou moins dans la même partie du cimetière. Les corps des défunts y étaient inhumés durant cinq ans avant d'être avant que les ossements soient exhumés et placés dans une fosse commune.
En 1892, à la demande du colonel commandant le 2e régiment de Chasseurs, la mairie décida de réserver un terrain de 20 tombes supplémentaires nécessaires à l'inhumation des soldats. Ce n'étaient pas les seules tombes de militaires alors présentes dans le cimetière. Plusieurs familles avaient récupéré les corps de leur défunt parent pour les placer dans le caveau familial. C'est ainsi qu'en 1827, une concession perpétuelle fut achetée pour un officier du 1er régiment de Dragon, le capitaine de Paroy, par sa sœur. En 1903, par manque d'entretien, le monument funéraire qui surplombait la sépulture menaçait de tomber. En dehors de ces espaces de sépultures privées où temporaires, il n'existant pas de carré militaire à proprement parler à Pontivy avant la Première guerre mondiale.
La Grande guerre changea en effet les choses. Il fallut rapidement trouver des espaces où inhumer les soldats morts dans les hôpitaux temporaires qu'abritait la ville. Chaque espace libre du cimetière fut donc utilisé. A l'issue du conflit, l'état proposa le rapatriement, à ses frais, des corps des soldats décédés sur le front ou en dehors de leur commune d'habitation. Une grande partie des corps des soldats décédés à Pontivy fut ainsi exhumée. D'autre part, plusieurs corps furent rapatriés dans regroupés dans le cimetière formant l'embryon de ce qui allait devenir le carré militaire de Pontivy. Cependant tous les corps ne furent pas rapatriés et certains jamais retrouver. Afin que l'on puisse rendre hommage à l'ensemble des poilus de la commune qui avaient perdu la vie lors du conflit, la municipalité décida d'ériger un monument aux morts en face du carré militaire. Celui-ci fut inauguré le 15 octobre 1922. Il restera à cet emplacement jusqu'en 1955.
Au début des années 1930, la municipalité paracheva l’œuvre qu'elle avait débuté en 1920. Elle entreprit alors d'exhumer les derniers corps de soldats morts durant la Grande guerre et de les inhumer dans le carré militaire.
Le carré accueille, depuis, les militaires de la ville décédé dans les différents conflits auxquels le pays a participé.

Description

Superficie: 3 ha
Nombre d'emplacements: 4809

Infos pratiques

Tarif
Tarifs


Accès en transport en commun

Bus: Retrouver les accès bus sur le site de Pontivy Communauté en copiant le lien suivant : https://www.pontivy-communaute.bzh/pondibus/
Infos Pratiques

Cimetière de Pontivy

Adresse :

Avenue Maurice Ravel, 56300 Pontivy
Tel : 02 97 25 13 12

Horaires :

- du 3 novembre au 14 mars : de 8 heures à 18 heures
- du 15 mars au 2 novembre : de 8 heures à 19 heures

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