Le cimetière de Grimaud
Quand le glas sonne au village, les Grimaudois savent que l’un des leurs n’est plus et que sa famille et ses amis quittent l’église pour s’acheminer à pied vers le cimetière, blotti entre le château et le moulin. Là reposent nos ancêtres, leurs noms gravés dans le marbre. Ce cimetière est notre mémoire, un peu de notre histoire.
L’ancien cimetière était autour de l’église. Mais, dès les années 1850, il s’avéra trop petit, trop au milieu du village, posant des risques évidents pour la salubrité publique. En 1882, le Maire frappa sur la table : « le fossoyeur ne peut creuser une fosse sans se trouver en présence d’un cadavre non consumé ! ». Et la décision fut enfin prise de transférer le cimetière au Nord du village.
Les Grimaudois se sont inquiétés de la pollution que pourrait entraîner l’établissement du nouveau cimetière près de deux points d’eau. En effet, à proximité du village, existait deux points d’eau : « le bon puits » et la source Fountouno. Le premier situé en contrebas de la chapelle Saint-Roch et connu depuis 1753, fut équipé d’une pompe à bras en 1843. Sa dénomination indique d’elle-même l’importance qu’avait ce puit pour les villageois. Aujourd’hui disparu, certains Grimaudois se souviennent encore toutefois y être allés jouer dans leur enfance.
L’ingénieur alors chargé de l’étude les a rassurés, affirmant qu’il n’y avait aucun risque de contamination des eaux.
Les travaux coutèrent 8500 francs, qu’il fallut presque entièrement emprunter. En 1885, le nouveau cimetière fut ouvert. Les transferts de sépultures se firent sans grand ménagement et bien des morts durent rester dans le terrain abandonné, qui devint vite « un fouillis de broussailles et d’immondices de toutes sortes ». Il fallut attendre 1906 pour que nos élus s’en émeuvent. L’ancien cimetière fut transformé en place publique et en champ de foire. La partie basse a, de nos jours, été transformée en parking. Quant au nouveau cimetière, il dut être agrandi une première fois en 1925.
Au début du siècle, jusqu’en 1921, le dernier voyage se faisait dans le corbillard de Xavier Berenguier. Ce dernier en fit don à l’hospice. Le corbillard devint ainsi municipal, jusqu’en 1963. On décida alors de faire appel au corbillard municipal de Cogolin, jusqu’à ce que le service fût privatisé.
Les tombes de personnalités connues s’y trouvent, telles que celle de l’écrivaine Suzanne Prou, celle du coureur automobile Didier Peroni ou celle de l’ancien Maire de 1826 Louis-Marius Amic.
Note de synthèse rédigée par V.Siffredi
Service Culture-Patrimoine
Décembre 2022
Adresse :
BP A
83310 GRIMAUD
Tel : 04 94 55 69 00
Horaires :
Cimetière de Grimaud
Hiver : 8h00-18h00
Été : 8h00-20h00