C’est en en avril 1783 par une décision du Général de paroisse – l’assemblée paroissiale - que la translation du cimetière située autour de Notre-Dame-de-Paradis est décidée. Seulement cela ne se fait pas sans heurts et récriminations. Un procès-verbal, conservé à Quimperlé, raconte « une scène fanatique et chaude du peuple » au cours de laquelle un « nombre infini d’habitants et artisans de la dernière classe, en plus grande partie locataires, plusieurs indigents, beaucoup vils laquais et serviteurs [et] des nobles et notables assemblés quelques uns épris de boisson » vient fortement s’opposer à ce transfert. Ces cinquante-quatre personnes sont en effet attachés à ce que l’on maintienne le cimetière auprès de l’église où furent enterrés leurs ancêtres. En effet la présence ces défunts en ces lieux leur « garantissait » de bénéficier plus directement des prières dites dans l’église.
Malgré tout il est déplacé le long de la route de Vannes sur le Montbréard. Au XIXe siècle, la Ville fait acquisition d’une pièce de terre auprès de l’hospice. Les archives municipales conservent le plan dressé en octobre 1865 par M. Chartron, agent-voyer de la Ville. De forme rectangulaire, il est en huit parties égales. On note la présence d’un reliquaire et d’un espace « à clore » réservé aux suicidés. Près de l’entrée est prévue la maison du fossoyeur pourvu d’une cuisine sans fenêtre et dotée d’une cheminée. L’autre pièce est une chambre avec fenêtre et cheminée. Il faudra cependant attendre le début du XXe siècle pour que celle-ci soit construite. Et elle sera dotée de toilettes qu’en 1926. Le cimetière connait plusieurs phases d’agrandissement notamment en 1867.
Il conserve les tombes de personnages important comme la chapelle du docteur Leissen reconnaissable au sceau de la société de Théosophie sur le fronton. Les membres de la famille Trottier, fondatrice des Forges d’Hennebont et hommes politiques d’importance, se distinguent par leurs chapelles jumelles. On notera aussi la présence des tombes de soldats soviétiques tombés lors des combats de la Libération.